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Blocs | 122
vendredi 27 septembre 2019, par
écrit pour le contrebassiste Sébastien Boisseau
Et si tout poème est un balbutiement, alors nous balbutions ensemble — et c’est comme à cette énergie de bête qu’il faut savoir aller puiser ou s’abreuver, et se renifler, et se tapir, et se blottir, et surgir, et se sentir, et s’observer, et se frotter, et se terrer, et haleter, et courir — courir comme les bêtes savent courir pendant des heures et à travers les nuits, exaltées — courir dans un cri silencieux et ceci avec tout le corps là, avec tout le corps sué, avec tout le corps oui, avec tout le corps mais ceci a déjà disparu — pfiut pfiut.
mais tout poème n’est qu’un balbutiement
Roberto Juarroz, Quizième poésie verticale, traduction Jacques Ancet.