les conteneurs débordent des vêtements collectés — usagés — donnés — laissés — abandonnés — bagnoles immatriculées en Ukraine — vélos — sacs plastiques — le ciel gris dans les flaques de l’asphalte rapiécé — un rapaillage de bâtiments — plaques de fibro — préfabriqués peinture passée tombée — plastiques dans les adventices — au loin des silhouettes passent et sacs cabas — la pluie sur les corps courbés penchés usés cassés — scooter carénage élaté — un semi-remorque de Pologne vient emporter les ballots de tissu — une (...)
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réfugiés
Articles
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journal permanent | 26 octobre 2023
26 octobre 2023, par sebmenard -
journal permanent | 23 février 2021
23 février 2021, par sebmenardmaintenant que les jours rallongentje vais plein ouestet dans le jaune blanc de février
je passeaprès la montée des eauxet la décrue
des chemins de boue sècheet de bois flottés
quelque chose passeje sillonne
(maintenant que les jours rallongent : je supprime le pronom je, « plus de je », plus rien, rare)
étrange comme les choses viennent par petits (très petits) morceaux
rester à l’écoute
poser les choses pour ce projet de jardin-métiermais quelle sera l’activité pour subvenir aux besoins ? (...) -
journal permanent | 1er juillet 2021
1er juillet 2021, par sebmenardc’est étrange maisce soirla grive n’est pasdans le grand noyer
c’est une vérité voilàla grive n’est pas dans le grand noyer
et je ne l’entends pasc’est une vérité voilàje veux dire :j’essaie de ne constaterque celade cette vision ou plutôtde son absencede l’absence de la grivej’essaie de faireavec ou sansavec la grande branchedu noyerplein ouestet sans grive et sans chant et c’est étrangevoilà maistous ces tempsje n’écris plus tropde poésie voilà je veux direaussique je ne sais plus trop je n’ai jamais su« (...) -
journal permanent | 20 octobre 2020
20 octobre 2020, par sebmenardL’homme remplit la feuille sous mes yeux. Devant les mots « circonstances de l’arrivée » il écrit : c’était pas facile. Tout est dit.
Plus tard je recopie : « Singe ! sprich nicht mehr ! ». Ah. -
chers corps
3 avril 2019, par sebmenardchers corps…
chers corps…
je pense à vousje vous ai vu…j’ai aperçu vos silhouettes…
j’ai entendu vos ombres…
chers corps…chairs corpsfrères communs comme disait l’autre1
chers corps silhouettesdebout dans bouelà dans neigedans sundanseurs à votre façon danseursà travail d’humain durercontinuertenir
« je vais au bout de ma vie moi » dis-tu
ça silhouettes non corpschers corps chers frèreszhumainschers tous marchant marchésMALGRÉ TOUT
je vous écoute chers corpsassis dans barque en pluienuit & sans (...) -
journal permanent | 5 janvier 2021
5 janvier 2021, par sebmenardmaintenant que les jours rallongentje pense à la Grèceou plutôt je pense à cette image de la Grèceque je porteen dedans
je pense à la couleur de l’eau d’hivermême si je saisquelles réalités la couleur de l’eau grecqueporte en elle
je pense à des champs d’oliviers où bivouaquerje pense à de petits shops etd’autres façons detenir debout surquelles morceaux de terre encore là
je pense encore au goût du pain jaune jaunede Faraklasur l’île d’Eviaet à tant d’autres chosesqui sont la Grèce sans doute et qui (...) -
journal permanent | 11 janvier 2021
11 janvier 2021, par sebmenardqui se médoquentet chimie sommeil-sommeilils, elles, s’oublient s’oublientet dorment car parfois ils disentj’oublie toutmême ma grammaire
qui s’assommentdevant des montagnesen traversent d’autres et forêtss’enfoncent
maintenant que les jours rallongentje me tiens deboutdans le froid bien froidblancterre dure de froidet dans le blancj’aime ça
du petit bois dans un coin je remplisla benne du camion en plastiquede mon filsj’observela terre du jardinje suispourtant encoredans l’attentede quelque chose (...) -
journal permanent | 20 janvier 2021
20 janvier 2021, par sebmenardgros de ventau soirtête un peuusée du jourpourtantcomme à chaque foisle soirtenter de commencer encorequelque chose
peut-être un galopet l'attendre
qui tombentin loveen amour habibi du payset te racontentdes histoires simpleset magnifiquesde gens simpleset magnifiquesparce qu'aprèstout ce tempset tout ça hein
qui ont penséà apprendre la langueà stopperla course dingueaprès quelques semainesà Calaisparce qu'à Calaison ne finit pasles (...) -
Blocs | 140
3 octobre 2019, par sebmenardc’était un beau grand vent et ça volait noir, bleu, noir bleu noir de la nuit, novembre et bleu — et tout ça volait sur la phrase de cet homme — homme racontant les dizaines de pierre sculptées, détruites, détruites les pierres tout son travail à l’homme éclaté, éparpillé, cassé, cassé par d’autres hommes, d’autres hommes, d’autres frères en errance c’était un beau grand vent sur la phrase hésitante de cet homme novembre grand vent bleu, jaune, nuit, lune, pluie, pluie sur le chemin des hommes traversant (...)
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journal permanent | 13 février 2021
13 février 2021, par sebmenardPendant ce temps, Sylla, leur mère, ignore où ils sont. De son côté, elle travaille en tant que « servante » chez une famille de Libyens. « La Libye, c’est vraiment… », souffle Fodé, qui laisse sa phrase en suspens. Plus tard, il veut être écrivain pour « raconter la migration » de l’intérieur. « Pour qu’il n’arrive pas la même chose а mes frères restés au pays. »
Nejma Brahim, Kidnappings, torture et esclavage : pourquoi les migrants font tout pour fuir « l’enfer libyen », in. (...)