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...Un matin on se lève il est quatre heures sans doute et peut-être même que la première prière n’est pas encore arrivée — au-dessus de la terrasse on jette un dernier coup d’oeil au souk des pneus mais tout le monde dort — on ferme nos sacs et on marche dans la rue sur le bitume il fait à peine jour à peine nuit c’est l’aube en fait — quand on arrive un vieux bus rouille et bleu et jaune fume et racle dans un bruit de bielles de ferrailles et de poussières au milieu de la cour — on met les sacs dans (...)
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L’odeur du gasoil à la frontière syrienne
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L’odeur du gasoil à la frontière syrienne (6/6)
21 avril 2014, par sebmenard -
L’odeur du gasoil à la frontière syrienne (5/6)
20 avril 2014, par sebmenard5.
...Un matin on se lève sur le toit dans une odeur de bitume et de gasoil — en bas sur la quatre voies les bagnoles défilent qui viennent du Nord — à nouveau les réserves de flottes sont vides et on attend une citerne — dans le port une frégate avec pavillon français est à quai qui nous donne attribue un métier qu’on ne connaît pas.
On fait nos sacs et il fait déjà chaud puis on marche sur le bitume entre les immeubles entre les ruines — on entend encore au loin les V8 accélérer sur le bitume les (...) -
L’odeur du gasoil à la frontière syrienne (4/6)
19 avril 2014, par sebmenard4.
...Pour cette fois on avait négocié un taxi ou bien un bus — non c’était un taxi et à la gare routière où il nous avait pris c’était pour nous enfler de plusieurs dizaines de dollars — c’est vrai qu’on n’imaginait pas que c’était à quoi – quatre-vingt bornes en fait — plein Ouest — et pour aller là-bas c’était la même règle tu vas pas où tu veux comme tu veux sans qu’on soit d’accord.
À la frontière il y a des bagnoles calcinées des tanks à l’arrêt sur les murs il y a des slogans des mots en bleu en rouge (...) -
L’odeur du gasoil à la frontière syrienne (3/6)
18 avril 2014, par sebmenard3.
...Dans ce quartier de la ville on cherche le bon plan sans le trouver — il fait quarante-cinq degrés sans doute et on vient de traverser un morceau du désert — dans nos sacs il y a du sable c’est pas parce qu’on voulait l’emmener mais il s’est glissé là — sur le bitume on va d’une bagnole à une autre on voulait retrouver une grosse américaine — non en fait on voulait retrouver la grosse américaine celle qu’on avait eue à l’aller et surtout le type avec les michtos pour qu’il appuie sur l’accélérateur (...) -
L’odeur du gasoil à la frontière syrienne (2/6)
16 avril 2014, par sebmenard2.
...Un vendredi matin on se lève on prend les sacs et sans doute qu’on mange du houmous des olives et des tomates — on avait aussi l’habitude de tremper des concombres dans le fromage en buvant du thé noir — ensuite on monte dans un taxi pour lui dire qu’on file vers le Sud alors il nous emmène à l’Ouest — on met cinq sacs et une guitare dans le coffre et sur les sièges puis on s’assoit par dessus — les rues sont vides qui attendent la fin du vendredi et la fraîcheur du soir — le type qui vend ses (...) -
L’odeur du gasoil à la frontière syrienne (1/6)
15 avril 2014, par sebmenard1.
Dans la boite de conversation Gmail il y a un rond vert à côté de son nom et puis un message s’affiche — il dit qu’il est rendu il dit que c’est bon ça va et sans doute une ou deux conneries du genre tutto bene avec quatre points d’exclamations et que les lahmacuns sont bons — à un moment il met la webcam pour qu’on y croit sans doute et donc en chemise verte et sueur dans un point Internet d’Istanbul — nous on part dans deux jours et sans doute que j’ai peur et faim en même temps.
En arrivant on (...)