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Blocs | 46

mercredi 28 août 2019, par sebmenard

et c’est sûr, c’est sûr, c’est sûr on recommence et rattaque et rate-rate et de mieux en mieux l’espérons, l’affonons, l’avonçons, l’enfonçons — nous enfonçons dans notre éloge de la cabane, éloge de la main, éloge de la pluie, éloge de la poussière, éloge de la vie sauvage — mais qu’est-ce que c’est LE SAUVAGE ? — et nous l’usons la vie, le corps, le langage nous l’usons jusqu’à quoi ? — une source et le souffle PREMIER oui mais n’oublie pas : le vocabulaire parlé est moins riche que les impressions de la main (Henri Focillon, éloge de la main) et les carottes elles, elles n’écoutent pas les poèmes et les mots, les mots, les mots, délivrés par la parole toi-moi-nous bêtes traversées.

 Ici : où nous sommes prisonniers des mots et délivrés par la parole, prisonniers de l’espace et délivrés par la respiration, prisonniers du temps et délivrés par la mémoire — délivrés de l’homme par la prière. Ici, où nous n’étions pas des bêtes qui avaient quelque chose à dire mais des animaux traversés par la joie de parler. 
Valère Novarina, Devant la parole