Alors — nous les monstres nous allons — nomades sans doute et sans gasoil (enfin) : nous sommes de grandes bêtes maintenant — et d’ailleurs : n’y touchons presque plus aux bêtes — du moins de nos dents — et de fruits de légumes de nombreuses graines nos corps foncent lentement et même — dorment sous les étoiles — un peu d’eau quand même ou carrément s’y jeter — à l’eau fraîche et peu à peu — nous traçons très exactement notre tendresse infinie c’est (...)
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Je suis un monstre des chemins (mk1)
Titre emprunté à un F. Bon et son atelier "Je suis un monstre des solitudes".
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Monstre des chemins | 42
7 novembre 2015, par sebmenard -
Monstre des chemins | 41
6 novembre 2015, par sebmenardOn est dans une chambre sans doute et la traversée des continents on la connaît de nos jambes — et suée on en dessine encore des trajets — quand à travers la fenêtre ouverte une voix nous traverse qui repète un même mot seul mot combien de fois — et qui dit qu’il y a du maïs à vendre on met combien de temps à le comprendre nous les monstres nos têtes toujours imaginent de nouveaux chemins — mais calmes et tranquilles écoutent ceux qui sont là se dessinent — en silence et à l’intérieur — aussi — les lieux (...)
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Monstre des chemins | 40
30 octobre 2015, par sebmenardtexte fusionné avec le monstre 28
Je suis un monstre des chemins quand je guette le soleil au matin et d’air frais — s’engouffrent dans ma cabane de monstre des chemins poussière et insectes et corps — je suis un monstre des chemins quand je me jette dans la flotte au bout de l’Europe — au bord des fleuves — contre les mers — je suis un monstre des chemins devant un feu dans quelles collines bulgares un soir d’août et chaud — je suis un monstre des chemins quand je cherche une route et une douche (...) -
Monstre des chemins | 39
26 septembre 2015, par sebmenardOn est un peu usés il fait encore chaud — on pense à la nuit aux choses vues les choses vues on dit ça comme ça - on pense aux types vus — à la route et aux histoires de la route — on pense aux monstres — aux petits monstres — on entre dans une ville et on cherche l’hôtel le moins cher — l’hôtel crasse et vieux de la ville — l’hôtel d’une autre époque — usé raide et qui sent fort la poussière et les tuyaux rouillés — on trouve l’hôtel le moins cher — on ouvre une fenêtre et le soleil entre et soulève les rideaux (...)
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Monstre des chemins | 38
21 septembre 2015, par sebmenardOn arrive dans une vallée sans nom et sur une piste c’est poussière et soleil et sec sec — est-ce vraiment une vallée et ce qu’on fait là alors — des bêtes buffalos mais plutôt chiens pour nous gueuler dessus nous faire trembler quand même et nos sueurs est-ce qu’ils les sentent — on arrive dans une vallée et nos monstres sont là tête à tête dans nos têtes justement on arrive on se dit sans doute aussi des questions des questions des questions — nous avons des routes et des trajets dans les jambes les yeux (...)
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Monstre des chemins | 37
19 septembre 2015, par sebmenardLes nuits de septembre — ce pourrait être le titre d’un poème — Les nuits de septembre sont déjà là quand les vents se calment à peine — elles suivent des journées encore chaudes et qui se terminent rouge orange comme nos peaux les terres — des herbes sèches mortes et pourtant humides des nuits toutes fraîches — nos corps ils aiment ce repos-là — nos bouches encore machonnent comme nos langues et têtes et yeux quelques morceaux de route — le nom d’un bled — le début d’un récit — alors les monstres Les nuits (...)
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Monstre des chemins | 36
17 septembre 2015, par sebmenardAlors quand le soir vient tout se fait noir et nous finissons par éteindre un feu une lampe — les bêtes elles sont les dernières pour se tenir éveillées et l’une au moins veille sur nous — on se dit qu’elle veille sur nous — mais d’un coup d’hurlades toutes s’agitent et courent peut-être pleurent — ont senti peut-être bête sauvage un animal venu là pour quelle découverte — bruits de pas — cris — gueuleries — elles essaient les bêtes de se faire peur à qui font-elles peur l’une après l’autre de bêtes nous on (...)
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Monstre des chemins | 35
17 septembre 2015, par sebmenardOn quitte des chemins parfois le bitume nous happe comme nos corps sont là petits — et dans poussière encore diésels filent ou autre pneu crisse là — une carlingue rape et rouille chuinte bagnole — les routes les trucks les arpentent et filent dans leur vacarme et branle n’en ont que foutre de nous les autres pareils et les herbes se couchent — parfois un chien quand même pour leur gueuler dessus il faudrait pourtant couvrir le bruit des bielles et de leur ferraille — mais quoi les poussent à filer (...)
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Monstre des chemins | 34
7 septembre 2015, par sebmenardOn est là — le soleil descend — c’est une plaine — toujours la même peut-être mais lui là — apparut dans son charabia de langue — blablabla qu’il parle de serpent de chacal de vache de taureau on ne sait plus vraiment ni lui dame — ne sait même plus les bières du jours sans doute qui tournent et boulent à l’intérieur mais s’asseoit tout de même là — cul dans paille comme on pourrait dire et son parlage qui parfois s’arrête silence de celui qui pense peut-être quand même — ou bien retourne plusieurs fois là-haut (...)
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Monstre des chemins | 33
6 septembre 2015, par sebmenardOn ne sait pas qui donc alors disons que son nom serait James Plant — on marche derrière lui comme on écrit un récit — on écoute sa bouche il parle comme si personne ne pouvait le croire — et nous on regarde les collines la cabane et les rêves de James Plant comme une histoire incapable à laquelle on donne un peu de chance — qu’importe James Plant c’est notre monstre de la fiction — il tient des heures et se réveille encore frais de son récit commme on sort du lit d’une cabane plus à l’Est — on ne sait (...)