journal permanent | 03-2022

#qui
dans ma vie en généralje ne déteste rien
et je choisisla libertémais qu’est-ce que c’estla libertéje choisis la solidaritémais qu’est-ce que c’est ça hein
je fais la méditation pour penser justeparler justeet faire justeet juste le mot justec’est quoi hein
#qui comptentles saisons letemps qui passentles pluiesles sécheresseset les caniculeset lisentsur la bouche
#qui se demandentsi la vie d'avantici ou là-basce n’est pastoujours la vie d’avant ici ou là-bas la vie d’avantet rien que la (...)

températuresredescendent(en désherbantun semis de petits poissuis tombé surnombreuses jeunes plantulesde tomates —il a fait chaud voilàj’attends la pluie)

qui soulagéde parlerlangue françaisecarça fait du biende direce qu’il faut dire
qui parle languepas guerre et en paix vontgrâce à doncles mots les mots les mots
qui tendre langue— langue tendresse parce quelangue refugeet dedans tiennent
qui l’existence, la viequant ça vient les motsdans le plus grand désordreet presque vacarmece brouhahaessentiel tu voisça libère, carrément

la poésie loup y-es-tu ?(la poésieest un loupelle me dévoreet me fuit)

qui se posentdes questions d’importanceet demandentcomment être meilleure personnecomment vivredans cette solitudecomment tenirsans famille comment êtredans tout ce sielnceils te le disentil y a quelque chosequi voudrait sortir là(elle montreson ventresa poitrineson corps)

une parole impeccable ?
ai semé des tomatespuis posé les petites mottesde terre dans la serre
le soir je découvreÉlodie Brémaudet les milieux vivaces

parler justepenser justeaimer juste

choses qui s’accélèrentchoses qui restent lentes

qui se réveillentpleine nuitla passe à suerles morts et les vivantstous ils se mélangentsans même savoir mais pourquoi mais pourquoi mais pourquoi
qui parlent langueparties perduesfoutuesoubliées laisséeslaissées
après quelques semaines douces trèsbon froid au matinmais c’est si rare
hier j’expliquais à mon filscomme il pleuvait plus souventet moins fortlorsque j’étais enfantcommeil faisait moins chaud et comme on arrosait moinsle jardin(c’était çala (...)

quatorze degrésles pruniers les pruneliersdéjà perdent leurs fleurs
temps doux
tout jaillitle corps pourtantencore dans son rythme d’hiverlent
au potagervu les premières feuillessur les framboisiers les fraisiersle 27 ou 28 févrierles salades radicettafont de la feuille beaucouples daïkons montent en grainej’arpente et marcheles quelques centaines de mètres carrésdu potager
des adresses aux abris ?presser le jus du journal permanent (...)