à l’abri
les feux des premières nuits fraîches saison file mélange plastique chaud déchets verts — une fumée brune un gris blanc l’ocre — entre les arbris l’air descend dans chacun d’entre nous un à un relie les poumouons l’un après l’autre pareil bêtes plantes terrestres tous refuges.
sur Eubée Grèce avant grands feux un jardin-forêt où nous mains terre creuse vignes et griffes d’asperge — j’ai pris note comme pour la vie les plantes on prend quelques feuilles nourriture suffisante et laissons revenir (...)
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Journal permanent
Articles
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journal permanent | 10 octobre 2022
10 octobre 2022, par sebmenard -
journal permanent | 11 octobre 2022
11 octobre 2022, par sebmenardavec Thoreau, Walden, traduction Jacques Mailhas :
car une fois que nous avons perdu le monde nous commençons à nous travers nous-mêmes confins tout dans chemins se perdre assez loin dedans creuser soi-même — devenir chemins lointains frontières au-delà, un sais-pas l’insoupçonnable, profonde forêt l’humus une vibration ah !
avec Mircea Cărtărescu, Ada Kaleh in. Last & Lost
en vérité je te le dis ta nous la vie conduit vers cabane refuge tendresse la pratique de l’amour total rivages poursuites (...) -
journal permanent | 1er novembre 2020
1er novembre 2020, par sebmenardpremier jour de novembredéjà deux nuitsavec cette grande lune(peut-êtreessayer de dormirle jouret voirla nuit ?)
Dans les épreuves de Quelque chose que je rends à la terre, p. 63 j’opère un changement de cet ordre :
on prend un moton le regardeles mots
les mots sont loin
qui devient
on prend un moton le regarde
les motsles mots sont loin
j’en suis là -
journal permanent | 3 novembre 2020
3 novembre 2020, par sebmenardMaintenant les bêtes. Quand tu entends, le mot « bête », le mot « animal », à quel être vivant penses-tu en premier ? Comment surgit-il ? Est-ce une image ? Un son ? Un cri ? Une silhouette ? Est-ce encore un mouvement étrange et familier, quelque chose qui te semble toujours avoir été là, mais dont tu prends soudainement la mesure ou, comme on dit, la « conscience » ? Quel est ton animal ? Je veux dire, ton animal totémique ? Comment le sais-tu ? Est-ce qu’il t’arrive, toi aussi, de voir passer des (...)
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journal permanent | 4 novembre 2020
4 novembre 2020, par sebmenardAttends, si je te dis « animal », en fait, à quoi penses-tu ? C’est vrai ça : on ne se pose pas assez la question de mots. Le mot « animal », le mot « bête », qu’est-ce que c’est, pour toi ? Pour moi ? Pour nous ? Pour eux ? Eux, je veux dire, les animaux ? Mais eux aussi, toi, moi, nous, les autres, nous tous ?
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journal permanent | 6 novembre 2020
6 novembre 2020, par sebmenardTrajet à vélo vers le magasin coopératif bio. 18 kilomètres aller-retour dans le frais sec du matin. Quelques questions d’autres humains : voyager ? dormir où ? la liberté ? la forme ? Z. sur le siège ou dans la remorque.
Écouté six fois Divan of beauty and odd de Dhafer Youssef. Le premier morceau, « Fly shadow fly » : j’aimerais partager cette émotion avec A. — et avec tout le monde, en vrai. Quand le piano d’Aaron Parks semble s’envoler ou courir ou fendre les graminées un matin d’été. Quelques (...) -
journal permanent | 11 novembre 2020
11 novembre 2020, par sebmenardciter, j’écris citer mais ce n’est pas çail s’agit de recopier
c’est bien ça le geste, je recopieet parfois je recopie pour le geste de recopier
peut-être parce que dans la recopie la main déjà écrit(il ne s’agit pas de penser, il ne s’agit pas de réfléchir)
bon
« Nous vivons dans un monde plutôt désagréable où non seulement les gens mais les pouvoirs établis ont intérêt à nous communiquer des affects tristes. La tristesse, les affects tristes sont tous ceux qui diminuent notre puissance d’agir. Les pouvoirs (...) -
journal permanent | 2 décembre 2020
2 décembre 2020, par sebmenardChoses dont je ne sais quoi faire : le ragondin remontant la rivière chaque matin et à la même heure les trois corbeaux noirs dépeçant lentement et jour après jour la carcasse d’un silure de plus d’un mètre, échoué sur la rive les lièvres détalant dans le faisceau du phare branché à la dynamo (arrière-train blanc dans la nuit) l’ampoule clignotant seule et au milieu de la végétation, sur un poteau, au bord du fleuve.
J’écris oui, et toujours sans personnages. Pas de forme pour ça. Zéro silhouette même. (...) -
journal permanent | 5 décembre 2020
5 décembre 2020, par sebmenarddans la rue la villepar 4 degréset sous la pluie
(dans le corpsce froid humide et liquided’un printempsen Hongrie)
le poème de Roger Lahus’appelle« poème d’un samedi matinsur un parking de supermarché »et souvent j’y repensecommece jour d’huisamedi aussigris vent d’ouestet froid et flottele style est une question de détailsje lis çasur le mur de l’autre côtéde la 2x2 voiesles automobilesau grand fracas des pneumatiquesdes machines mathématiquesfilent incessantesicichacunenfourne son sapindans le coffrede (...) -
journal permanent | 6 décembre 2020
6 décembre 2020, par sebmenardmatindehors à 9hfroidet humide
l’ordi posé sur l’établiplanche de pin dessouslàà écrire
j’alterneécrirescierpréparer des piquetsà la hachetenter d’affûterquelques outils coupants
une chose que je cherche : l’établi-bureau-atelier-bibliothèqueles outils les livresau même endroit
note retrouvée : Les paysages avalent presque tout, Maxime Actis.
retour à Fred Griot, Cabane d’hiver :
« collecter tout. babiller toujours. dire et nommer, maniaquement. au contraire du silence des bêtes. (...)
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