Infini.
Notre désir de tendresse
est infini.
C’est
la caresse
d’un vent d’hiver
sur la courbure
d’une colline.
C’est
une main qui passe
dans les branches
des arbres
gelées
matin de novembre.
C’est
la caresse d’un souffle sur les herbes
vert vert
couchées
à flanc d’un mont fertile.
C’est le souffle
directement posé là
sur les poussières sous nos pas
sous les pieds nus de ce gamin qui marche
en riant.
C’est la peau des mains d’un musicien
quand il vient faire
chanter son (...)
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vocifération
Articles
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Notre désir de tendresse est infini
15 novembre 2014, par sebmenard -
Poème (raté) avec le mot fracking [11/29]
11 novembre 2013, par sebmenardAujourd’hui j’ai voulu écrire un poème avec le mot fracking. C’était impossible. Rien. Ça ne venait pas le poème avec le mot fracking — et ça faisait comme une odeur de poussière de gaz et de souffre — aucune idée. C’est bien la preuve : ça ne sert à rien de vouloir écrire un poème. Le poème s’écrit la poésie voilà. Surtout un poème avec le mot fracking.
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Poéme du glanage [12/29]
12 novembre 2013, par sebmenardJe me souviens — très bien — du mot glanage. C’était il y a dix ans — les pieds dans la poussière d’un champ — un homme et une femme ils avaient dit : « avant il y avait le droit de glanage mais maintenant ». Ils n’avaient pas terminé la phrase. C’était resté comme ça. En l’air. En suspension. Dans la poussière et le soleil. Car il devait bien faire dans les trente ou trente-cinq degrés ce jour-là. Je ne savais rien du mot glanage. Et je ne sais tojours rien du mot glanage. Une fois j’ai vu le film Les (...)
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Poème incapable [24/29]
25 janvier 2014, par sebmenardJ’ai pensé aujourd’hui que j’étais un incapable — non : j’ai pensé aujourd’hui et plus précisément — que chacun de mes poèmes étaient des incapables. Et j’ai trouvé ça magnifique — écrire des poèmes incapables — des poèmes de loosers mangnifiques et tendres. J’ai constaté que ce n’était absolument pas compétitif — et ça m’a réjoui. J’ai pensé que ce n’était pas flexible et ça m’a fait sourire. Je me suis dit que ce n’était absolument pas sérieux et c’était encore mieux comme ça. On aurait pu me dire aujourd’hui que (...)
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Nous allons remonter la pente
25 février 2013, par sebmenardnous allons remonter la pente
je répète
nous allons remonter la pente
nous allons changer de cap
je répète
nous allons changer de cap
nous allons mettre nos noms sur des feuilles et des chiffres
je répète
nous allons signer des feuilles et des chiffres
l’animal blessé court encore un peu dans le noir
je répète
l’animal blessé court encore un peu dans le noir (et nous — dans la fin du jour on s’endort encore épuisé mort)
[/retour au (...) -
Poème du temps du poème (2) [19/29]
6 décembre 2013, par sebmenardAujourd’hui en attendant le train j’ai écrit ceci sur une partie de mon carnet :
le train est annulé — alors j’écris des poèmes dans le hall de la gare
En réalité je pensais avoir trouvé le début d’un poème magnifique et déclamatoire. Et il aurait fait 30 000 caractères (espaces compris) forcément. Mais ce n’était pas vrai. Je n’ai rien écrit en fait. Je me souviens avoir cherché les horaires des trains. Je me souviens avoir ouvert des documents pour la journée de travail. Je me souviens avoir pensé qu’il (...) -
journal permanent | 9 novembre 2013
9 novembre 2013, par sebmenardGuillaume Vissac note dans son journal ceci : Suis en colère contre quelque chose qui ne dit pas son nom et dont j’ignore le goût, le contour, la silhouette.
ce que je pense aussi avoir ressenti très récemment : dans un morceau du journal permanent par exemple — dans un des 36 poèmes encore.
Sinon le soir une fête pleine puissance — d’ailleurs c’est comme ça qu’on le dit : pleine puissance — et il faut garder ça aussi pour un récit — à force d’avoir des idées de noter des trucs pour un récit : (...) -
Avec de fausses fourrures
17 mars 2013, par sebmenard(...)
Avec de peaux de bêtes oui — mais elles sont fausses — avec de fausses peaux de bêtes et des masques tendres nus — on va quand même pas tuer des bêtes pour ça.
On s’échapperait — on pourrait s’étirer du grand torrent des jours extirper crasse nos peaux sans doute avec des peaux de bêtes et le corps nu — des poils et nos sueurs nos sués sales et sains sans doute saufs même — même pas mal à la fin on aurait nos masques pour changer nos gueules nos masques qu’on jette nos masques on ne sait même plus (...) -
À un moment précis
7 mars 2013, par sebmenard(...)
À un moment précis — à une période précise et pour le bien de tous — on enlèverait nos peaux synthétiques nos peaux en coton — on enlèverait nos jeans et nos cuirs tannés — nos tee-shirts équitables et nos pulls en laine — on enlèverait nos pantalons nos bijoux nos baskets en silicone — à un moment précis on enlèverait nos costumes de jour nos costumes de la vie — à un moment précis on jetterait nos masques vides et alors ça serait la nuit — et alors ça serait la neige — ça serait une nuit dans le blanc — (...) -
Alerte au loup
25 mars 2013, par sebmenard(...)
Alerte.
Alerte.
Alerte au loup.
On avait disposé des panneaux dans les villes — sur les affichages lumineux sur les systèmes d’informations en continue — en bas des écrans des lettres blanches défilaient sur fond rouge qui disaient — alerte au loup.
Une voix gueulait comme ça alerte — alerte au loup.
Une autre répétait sans trembler alerte — alerte au loup.
Mais nous on avait commencé à trembler — de plus en plus on tremblait — tout le monde s’était mis à trembler — tout le monde s’était mis à (...)