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journal permanent | 21 novembre 2017
mardi 21 novembre 2017, par
« Nous passâmes toute la nuit sur les eaux noires comme le goudron. Le Turc ramait tranquillement d’un bout à l’autre du lac, on aurait dit qu’il voyait les contours de l’île. Il arrêta sa barque à l’aplomb du minaret, de la fabrique de cigares, au-dessus d’un caf’conc qui était fameux, au-dessus d’un grand café. À chaque fois je sondais du regard les eaux du lac. Je ne voyais qu ele visage d’un homme aux yeux noirs. Comme si j’avais été l’île, comme si, couché au fond, noyé sous les eaux, je m’étais vu flotter au-dessus de moi, dans la barque d’un pêcheur. Je me souvins alors qu’il existe au plus profond de notre cerveau une zone qu’on appelle île. Que nous avons tous une île dans les bas-fonds de la pensée, un île que nous recherchons désespérément, comme le diamant fondu de notre être. Que nous-mêmes et notre monde sommes profondément engloutis dans les eaux du temps et de la mémoire universelle, telle une Ada Kaleh qui ne sera plus jamais réelle. »
p. 171 de Last & Lost, éditions Noir & blanc, Ada Kaleh, Ada Kaleh de Mircea Cartarescu
Mettant à jour le journal permanent en ligne d’octobre (j’en suis au 13) — constat de l’intérêt pour le pense de la publication décalée : j’y reviens plus d’un mois après, sur ces notes, et donc arriver quasi neuf (j’ai parfois tout oublié de ce que j’avais noté) sur une idée, un extrait — lente décantation — compostage, etc.
Je pense avec les pieds dit Étienne Davodeau (mais où ?)
Rencontre et atelier au lycée public de Beaupréau (49). On parle (entre autres) de Jean-Pascal Dubost, de Daniel Biga, d’Antoine Emaz, de Georges Perec. Poser des balises, des phares, en discuter (ceux qui viennent te voir à la fin pour te dire qu’ils publient sur un blog, sur Wattpad, etc.)