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génération poussière | 14 (il y a encore)

mercredi 21 novembre 2012, par sebmenard

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troisième version

(...) mais tout va bien

tout va bien puisqu’il y a encore des types pour occuper des fermes abandonnées

des types pour faire pousser des légumes — nourrir des bêtes

tout va bien puisqu’il y a encore le lever du soleil chaque matin de chaque semaine et quand on regarde derrière la vitre on voit le ciel immense et jaune

il y a encore des types pour s’arrêter — s’arrêter et prendre en photo la plaine les champs verts de novembre à cette heure-là

tout va bien

il y a encore des types pour faire pousser les graines qu’ils écrasent entre deux pierres pour façonner leur pâte à pain — tout va bien

il y a encore le goût du vin — le goût de la bière — celui du thé

tout va bien

il y a encore des types pour fumer des viandes tailler des fourches dans les morceaux de noisetier tout va bien

au bout de la nuit — il y a encore un type pour gratter les cordes de son oud en pleurant peut-être

il y a encore des types pour se lever un jour et dire j’y vais et alors ils marchent ils traversent les états

écrire sur les murs — il y a encore des types pour écrire sur les murs

il y a encore des femmes qui marchent nues parce qu’elles y croient tout va bien

il y a encore ceux qui sont prêts à tout et qu’on croise dans les nuits les matins — leurs corps c’est des monstres épuisés de leurs rêves

il y a encore l’odeur des flottes qui s’écoulent dans un torrent gelé des montagnes sauvages là-bas — un peu plus à l’Est là-bas il y a encore des gens qui offrent leurs lits à ceux qui passent comme ça — une nuit

il y a encore l’odeur du vent froid les jours d’hiver et celui des étés de nos sueurs

il y a encore des fous pour allumer un feu au bord d’une rivière avec les bois flottés des pailles

il y a encore le bruit des vagues qui s’écrasent dans le sable au bout des plaines de l’Europe il y a encore des gens pour s’arrêter comme ça — et regarder la mer (...)


seconde version

mais tout va bien

tout va bien puisqu’il y a encore des types pour racheter des fermes abandonnées

des types pour faire pousser des légumes nourrir des bêtes

des graines

tout va bien puisqu’il y a encore le lever du soleil chaque matin de chaque semaine et quand on regarde derrière la vitre on voit le ciel immense et jaune

il y a encore des types pour s’arrêter et prendre en photo la plaine les champs verts de novembre à cette heure-là

tout va bien

il y a encore des types pour faire pousser les graines qu’ils écrasent entre deux pierres pour façonner leur pâte à pain tout va bien

il y a encore le goût du vin le goût de la bière le goût du thé

tout va bien

il y a encore des types pour fumer des viandes tailler des fourches dans les morceaux de bois tout va bien

au bout de la nuit — il y a encore un type pour gratter les cordes de son oud en pleurant peut-être

il y a encore des types pour se lever un jour et dire j’y vais et alors ils marchent ils traversent les états

écrire sur les murs — il y a encore des types pour écrire sur les murs

il y a encore des femmes qui marchent nus parce qu’elles y croient tout va bien

on a encore la connexion au réseau la page web et les serveurs mails

il y a encore ceux qui sont prêts à tout et qu’on croise dans les nuits les matins — leurs corps c’est des monstres épuisés de leurs rêves

il y a encore l’odeur des flottes qui s’écoulent dans un torrent gelé des montagnes sauvages là-bas un peu plus à l’Est — là-bas il y a encore des gens qui offrent leurs lits à ceux qui passent comme ça — une nuit

il y a encore l’odeur du vent froid les jours d’hiver et celui des étés nos sueurs

il y a encore des fous pour allumer un feu au bord d’une rivière avec les bois flottés des pailles

il y a encore le bruit des vagues qui s’écrasent dans le sable au bout des plaines de l’Europe il y a encore des gens pour s’arrêter comme ça — et regarder la mer.


première version

mais tout va bien puisqu’il y a encore des types pour racheter des fermes abandonnées

il y a encore des types pour faire pousser des légumes nourrir des bêtes

mais tout va bien puisqu’il y a encore le lever du soleil chaque matin de chaque semaine et quand on regarde derrière la vitre on voit le ciel immense et jaune

il y encore des types pour s’arrêter et prendre en photo la plaine les champs vert de novembre à cette heure-là

tout va bien

il y a encore des types pour faire pousser les graines qu’ils écrasent entre deux pierres pour façonner leur pâte à pain tout va bien

il y a encore le goût du vin le goût de la bière le goût du thé

tout va bien

il y a encore des types pour fumer des viande tailler des fourches dans des morceaux de bois tout va bien

au bout de la nuit il y a encore un type pour gratter les cordes de son oud en pleurant peut-être

il y a encore des types pour se lever un jour et dire j’y vais et alors ils marchent ils traversent les états

il y a encore des types pour écrire sur les murs

il y a encore des femmes qui marchent nus dans la rue parce qu’elles y croient tout va bien

il y a encore la connexion aux réseaux les serveurs mails les pages web

il y a encore ceux qui sont prêt à tout et qu’on croise dans les nuits les matins — leurs corps c’est des monstres épuisés de leurs rêves

il y a encore l’odeur des flottes qui s’écoulent dans un torrent gelé dans des montagnes sauvages là-bas un peu plus à l’Est — il y a encore des gens qui offrent leurs lits à ceux qui passent comme ça — une nuit

il y a encore l’odeur du vent froid les jours d’hiver et celui des étés de nos sueurs

il y a encore le bruit des vagues qui s’écrasent dans le sable au bout des plaines de l’Europe il y a encore des gens pour s’arrêter comme ça — et regarder la mer.

[(sur une idée originale de Lucien Suel)]